Des fragments vidéo
qui documentent
les soins de première ligne
dans deux cliniques de Québec
et une équipe du centre-ville de Montréal.
Le soin,
une relation à la fois singulière et collective,
intime et publique, commune,
toujours politique.
Une auto de patrouille roule dans la ville, déambulation expérimentée quoiqu’incertaine, aux aguets. On circule à la recherche de celles et ceux qui sont dans le case load de l’équipe. Les mains se chauffent parfois au carton d’un grand Tim sucré. Toujours un bourdonnement au corps, la radio à l’épaule griche sans arrêt. De là surgissent les folles, les fous, les affreuses et les errants, paniquées ou exorbités. Une voix rapporte froidement leurs exploits.
Un préposé à l’accueil du CLSC parle au téléphone et tente de rassurer quelqu’un à l’autre bout de la ligne. Il dit : «Respire Madame Gagnon, respire». Un gardien de sécurité s’inquiète pour une femme descendue de l’étage où se font les IVG. Quand un homme s’enquiert du contact d’un·e social worker pour ses parents âgés, l’obstacle de la langue est surmonté avec humour.
Une grande table occupe la salle d’attente de la Coop de solidarité SABSA, autour de laquelle se regroupent les infirmières, le pair aidant, la coordo, la secrétaire, une travailleuse sociale et même un patient. Aujourd’hui, un chercheur et une chercheuse de l’équipe ESPI, qui documente les pratiques de la coop, sont venu·es présenter les résultats de leur recherche. Les chiffres parlent, des hypothèses s’énoncent, les idées circulent.